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Rebozo: le rituel mexicain qui honore les femmes

Laura

Le rebozo, toute une histoire


Le rebozo est une écharpe traditionnelle qui matérialise la féminité au Mexique. Dans la vie quotidienne, les femmes s'en servent aussi bien comme châle ornemental que comme porte-bébé. Mais cet accessoire est également un outil utilisé par les sages-femmes lors des accouchements pour bercer les futures mamans afin de soulager leurs douleurs et de leur apporter plus de sérénité. A l'occasion, elles peuvent même s'en servir pour repositionner un bébé qui se trouve encore dans le ventre de sa mère, de façon non-intrusive.

Mais le rebozo a surtout donné son nom à un rituel "de passage" réalisé par deux femmes pour une autre: celle qui vient de donner la vie.

Traditionnellement, au Mexique, la femme qui vient de donner naissance est invitée à passer les 40 jours qui suivent l'accouchement allongée avec son enfant afin de laisser son corps se reposer et de favoriser la relation avec son bébé. A la fin de ces 40 jours, la jeune maman qui doit désormais retourner à sa vie de femme et d'épouse, reçoit le soin rebozo afin de l'accompagner en douceur dans cette transition. L'objectif de ce soin: que celle qui le reçoit se réapproprie son corps et renoue avec sa vitalité.

Ce rituel mexicain qui honore les femmes, je l'ai enfin testé!


Mon expérience personnelle


Il y a quelques années, lorsque j'ai compris que ma vie n'avait pas moins d'importance que celle des autres, j'ai pris la décision de me consacrer une journée par mois. Une journée où le plaisir côtoie le lâcher-prise et où la moindre contrainte n'a pas sa place.

Et en ce mois de mars 2021, pour la première fois depuis la naissance de ma fille il y a 5 mois, j'ai décidé de passer une nouvelle journée en tête à tête avec moi-même. Au programme: ce fameux rituel rebozo. Celui-ci ne s'est pas déroulé au pays des Mayas mais bel et bien à Paris!


Arrivée sur mon lieu de rendez-vous, je suis accueillie par Anne et Anouk, respectivement doula et fondatrice du centre "Mamans et Merveilles" dans lequel se déroulera le soin.

Toutes les trois confortablement installées, nous prenons le temps d'échanger quelques mots afin d'apprendre à mieux nous connaître et d'instaurer un climat de confiance.

Je suis ensuite invitée à boire une tasse d'infusion de plantes qui me sera servie plusieurs fois au cours de la matinée. Cette boisson a pour rôle de participer à l'élimination des toxines du corps. Un briquet et une bougie sont également mis à ma disposition. Si je le souhaite, je peux en allumer la mèche en formulant une intention qui m'accompagnera tout au long de mon soin.

Une fois prête, je m'allonge sur une table de massage chauffante recouverte de tissus. Commence alors le massage à quatre mains. Celui-ci s'opère de la même façon qu'une danse désynchronisée mais dont l'improvisation permet néanmoins à chacune d'entre nous de trouver sa place. Ce massage me porte et m'enveloppe littéralement. En moins de 2 minutes, je ne sais déjà plus à qui appartiennent les mains qui me pétrissent. Je comprends simplement que je n'ai rien à analyser et tout à ressentir.

Le massage une fois terminé, je suis conduite jusqu'à une mini-hutte de sudation reconstituée. J'y reste 10 bonnes minutes avec, entre mes mains, une nouvelle tasse d'infusion. L'ouverture des pores provoquée par la vapeur permet surtout une ouverture du corps tout entier et une reconnexion de celui-ci à la Terre et à la Nature. Paradoxalement, ce moment d'isolation dans un brouillard réconfortant invite aussi à la contemplation de ses ressentis les plus profonds.

Lorsque l'air commence à me manquer, j'avertis mes doulas que je souhaite sortir de la hutte et je suis de nouveau conduite vers la table de massage.

Cette fois, elle est recouverte de 7 rebozos traditionnels parfaitement alignés les uns contre les autres. Lorsque je m'allonge dessus, chaque partie de mon corps entre en contact avec le tissu qui servira à son resserrage.

Anne et Anouk commencent par la tête. Je sens l'écharpe m'envelopper de plus en plus fort. Je décide de l'intensité du serrage ainsi que de sa durée. Après la tête, c'est au tour de la cage thoracique puis du ventre. A la place centrale de ce rituel de resserrage: le bassin. Là où la vie a été donnée à ma fille. Là où mon corps a accompli des exploits... S'ensuivent les cuisses, les mollets et les pieds.

Alors que la hutte de sudation avait permis à mon corps de s'ouvrir, la technique du resserrage au contraire invite à l'introspection, au réalignement et au recentrage des énergies.

Après 2h30 de relaxation, mon soin prend fin. Je reste quelque temps allongée, alors qu'Anne et Anouk s'éclipsent. Leur douceur et leur bienveillance, transmises dans chacun de leur geste, ont laissé comme une empreinte. Je me sens en paix.

Je rouvre les yeux et me relève. Une nouvelle tasse chaude m'attend à côté de la bougie qui a porté mon intention tout au long de la séance. Je me la répète une dernière fois, presque comme une prière, avant de souffler sur la flamme. Je comprends que quelque chose s'est déclenché en moi et commence aujourd'hui. Que cette intention secrètement et intimement formulée en début de matinée ne sera pas exclusive au soin que je viens de recevoir, mais que je tenterai de la mettre en application dans cette nouvelle phase de ma vie, là où le rituel m'a permis d'accéder. La transition a été accomplie et elle était sensationnelle. Je reste une mère, mais je m'autorise à redevenir une femme.


Laura


*J'ai réalisé mon rituel rebozo chez Mamans et Merveilles, à Paris. Mais sur le site lerebozo.fr, vous trouverez un annuaire des endroits près de chez vous où il est possible de recevoir ce soin.

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