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Journée mondiale de l'eau: les enjeux internationaux à travers mon histoire personnelle

Laura

Expérience africaine


En 2005, à l'âge de 14 ans, je séjourne pour la première fois en Mauritanie.

Jusqu'alors habituée à un niveau de confort occidental, je me retrouve soudainement confrontée à des réalités désarmantes.

De fait, l'adolescente candide que je suis fait un constat étonnant: dans cette région du monde, les gens ne portent pas tous les dernière chaussures à la mode, voire ne portent pas de chaussures du tout.

Autre constat: une bonne partie des habitants ne dispose même pas de la télévision à la maison.

Par dessus tout, l'eau n'est pas facilement accessible et le constater concrètement sur place est autrement plus bouleversant qu'en prendre conscience depuis son canapé devant le journal télévisé.


Aller au puits chaque matin


Chaque matin, mon petit déjeuner pris sur le pouce, je m'arme de deux seaux et d'une casquette puis je marche d'un pas déterminé -quoique ralenti par le terrain sableux- en direction du puits le plus proche, c'est-à-dire à deux kilomètres de là. Il n'est que 7h et pourtant je suis déjà rôtie par le soleil. Une fois sur place, j'observe attentivement un groupe d'enfants tirant habilement leurs jerricans remplis d'une eau trouble et pleine de sable. Eux la boiront tandis que je m'en servirai pour me doucher... Encore faut-il que je parvienne à puiser quelque chose! De fait, un jerrican plein doit peser près de 10 kilos et je suis encore loin du compte et pour cause: l'eau s'écoule par les nombreux trous du récipient. Mais comment font ces gamins pour qui la manœuvre paraît si simple? A l'évidence, ils ont certainement dû répéter l'opération à de multiples reprises, chaque jour et depuis des lustres. Je dois l'avouer un peu honteuse, j'ai fait appel à eux pour remplir mes deux seaux. C'est donc alourdie de 20 kilos que je repars en sens inverse. Une nouvelle fois, il faut parcourir les deux kilomètres qui me séparent de mon objectif.

L'eau, élément indispensable du quotidien


Pour cuisiner, faire la lessive, la vaisselle, se laver les dents, le corps ou les cheveux, tirer la chasse... D'aucuns remarquent abruptement que l'eau est un élément essentiel. Dans ces conditions, je dois donc effectuer quotidiennement quatre ou cinq fois le même trajet de la maison où je suis hébergée jusqu'au puits. Et ce, pendant trois semaines.

Entre autres anecdotes saisissantes, j'ai un jour cédé aux caprices de la modernité en m'offrant une bouteille d'eau et en osant la jeter quasiment vide. Cinq ou six enfants se sont jetés dessus puis se sont battus comme des chiffonniers afin d'avaler les dernières gouttes qui s'écoulaient le long de ses parois. Chacun s'en doute, dès lors, mon rapport à l'eau s'en trouva totalement ébranlé.


Retour en France


De retour en France, j'observe donc, choquée, ma mère nettoyer tranquillement sa salade dans trois litres d'eau. A titre comparatif, en Mauritanie, cela lui aurait certainement demandé un effort surhumain pour accomplir cette même tâche. En effet, réaliser cette opération dans un pays désertique où la sécheresse représente une menace sérieuse, n'est pas une mince affaire. Dans le même temps, dans la pièce d'à côté, mon frère se brosse les dents mais j'ai l'impression qu'il récure entièrement le lavabo tellement l'eau coule en continu. Autre vision effrayante: dans la rue, des jeunes ouvrent sauvagement des bouches d'incendie pour s'éclabousser en période de fortes chaleurs.

Comment ne pas être révolté?

Mauritanie, acte II


Lorsque je retourne en Mauritanie l'année suivante, en 2006, l'eau coule désormais des robinets. Quel changement radical! Pourtant, la conscience de sa valeur est demeurée intacte. En effet, jamais je ne verrai de gâchis. Ici, on sait que l'eau est de plus en plus rare, donc précieuse. Dans les faits, l'eau est bien plus présente dans les prières que dans la vie quotidienne.

Mieux, depuis l'inauguration d'un château d'eau permettant d'alimenter tout le village, les habitants se sont rendus compte que les enfants, moins fatigués, obtiennent de meilleurs résultats scolaires.


Comment changer ses habitudes quotidiennes?


Plus largement, deux milliards de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à l'eau potable. Tout aussi grave, 50% des cas de sous-nutrition chez les enfants sont dus à la consommation d'eau insalubre. Concrètement, que faire pour faire bouger les choses depuis notre confortable Europe occidentale? Changer nos habitudes. C'est urgent et pour cause, notre génération consomme 8 fois plus d'eau que celle de nos grands-parents. Cependant, tout n'est pas perdu. Chacun de nous peut, à son niveau, tenter de préserver cette ressource vitale. Comment?


-En prenant des douches plutôt que des bains.

-En coupant le robinet pendant le brossage des dents.

-En récupérant l'eau de pluie pour arroser ses plantes.

-En buvant de l'eau du robinet plutôt que de l'eau en bouteille (1.5 litres d'eau sont nécessaires pour fabriquer une bouteille d'un litre... vide).

-En mangeant des fruits et légumes de saison et moins de viande (pour produire un seul steak de bœuf, 3960 litres d'eau sont nécessaires).

-En installant un réducteur de pression sur chaque robinet.


Laura

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